BRAND NEW CADILLAC

Le 14 juillet 1944, les alliés procèdent à l’opération Cadillac. Des centaines de “forteresses volantes” parachutent en masse armes et matériel sur les maquis du Limousin aux Alpes. Il semblerait que des aviateurs voulant marquer le coup de ce “Bastille Day” aient équipé des conteneurs de parachutes bleus, blancs et rouges.

Pour les maquis Guingouin, ne pouvant se résoudre à abandonner les armes qui vont permettre les combats de la Libération, un changement de tactique doit s’opérer. Le temps de prendre en charge les parachutages, il faut renoncer à la guérilla et accepter une bataille rangée autour du Mont Gargan. Dans les jours qui suivent, les plastiquent les ponts, coupent les routes, se barricadent. Les maquis affrontent la colonne Ottenbacher, unité spécialisée dans la répression contre-insurrectionnelle. Celle-ci ne parviendra pas à liquider le maquis sur la montagne limousine.

Pour les alliés, l’objectif de cette opération n’est pas d’armer les maquis pour que les FFI libèrent elles-mêmes le territoire. La situation a changé depuis juin. La priorité au moment d’Overlord, c’est bien sur la Normandie et ses arrières, en plus des bombardements destinés paralyser la logistique sur l’ensemble du territoire français depuis le printemps. Ainsi, les Alliés s’appuient-ils sur les SAS Français pour réunir les maquis bretons dans une poche autour de Saint-Marcel afin de détourner des troupes de Normandie vers la Bretagne.
Au 14 juillet, les Américains ne sont pas sortis du bocage et n’ont pas encore projeté leurs forces en Bretagne. Quant aux britanniques et canadiens, ils luttent encore dans la plaine de Caen où ils ont notamment affaire aux divisions blindées allemandes.
L’opération Cadillac, elle permet de renforcer les maquis sur les arrières-lointains de la ligne de front. Ceux-ci sont particulièrement éprouvés depuis le début de l’année 1944. Les stratèges allemands ont conscience du danger de voir se développer une guerre de partisan sur leurs arrières. Et les résultats obtenus par les GMR et la Milice ne satisfont pas l’occupant. Quatre opérations de ratissage par les troupes allemandes (parfois avec des Osttruppen) ont eu lieu sur le Massif Central et ses environs depuis la fin de l’hiver, avec chaque fois des exactions, des exécutions sommaires, du pillage et des destructions. Pour pouvoir s’appuyer sur ces troupes auxiliaires que sont les maquis, elle ne peut pas les laisser éliminer complètement.
Surtout, le débarquement en Provence devant se faire un mois après, il ne s’agirait pas de laisser à l’armée allemande un terrain montagneux propice à la défense comme elle a pu le faire en Italie.
Donc l’opération Cadillac consiste à armer massivement les maquis.

Commentaire de Christian Pataud (maquis du secteur de Saint-Léonard) : “C’est les américains, ça. On s’est promené des mois les mains dans les poches et d’un coup, je me suis retrouvé avec deux carabines.”

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